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Une fois par mois, LTDPSG & PSG.FR retrouvent une ancienne joueuse passée par le Centre de Formation du Paris Saint-Germain. Direction la Normandie, au Havre, pour prendre des nouvelles de Chloé N’Gazi (génération 1996), qui revient sur son actualité et sur ses années parisiennes.
SES DÉBUTS DANS LE FOOTBALL
« Mon grand-frère m’a transmis sa passion pour le football. J’allais le voir jouer tous les week-ends lorsqu’il évoluait à l’AS Meudon, puis à l’ACCB et au Montrouge FC 92. C’est ainsi que j’ai fait mes premiers pas au club de Meudon, désireuse de prendre du plaisir en tapant dans le ballon. Malgré la présence de très peu de filles dans l’équipe, j’ai été très bien accueillie par les éducateurs et tous les joueurs. J’ai ensuite opté pour Bagneux et son équipe féminine. Jusqu’au jour où j’ai pris place dans le but, sans ne plus jamais quitter ce poste ! Au fil du temps, j’ai aimé cette sensation de prendre des responsabilités, chose que je n’aimais pas faire en dehors. »
SA VENUE AU PSG
« C’est en affrontant le PSG en Coupe de Paris avec l’équipe U15 féminine d’Issy que j’ai été repérée. J’avais réalisé un gros match, à l’issue duquel le staff parisien est venu à la rencontre de mes parents. Sans faire d’essai, j’ai signé à Paris en juillet 2013, et j’ai intégré en parallèle le Pôle Espoirs Féminin de Liévin n’ayant pas été retenue pour rejoindre celui de l’INF Clairefontaine. J’y ai effectué mes trois années au lycée tout en portant le maillot rouge et bleu chaque week-end. Ce fut un peu compliqué pour mon père, lui le natif de Marseille, au point de mettre du ruban adhésif noir sur la plaque d’immatriculation de sa voiture lorsqu’il m’amenait au Camp des Loges ! Mais il savait quand même faire la part des choses, car il me disait tout le temps que l’essentiel était que je prenne du plaisir. Pour ma part, je n’étais pas fan d’un club en particulier lorsque j’étais petite, mais je savais que Paris était un grand club avec une organisation méticuleuse observée lorsque j’affrontais le club lors de tournois. »
SON APPRENTISSAGE AVEC LES U19
« Dès le début, il a régné une très bonne entente avec toutes mes nouvelles coéquipières dont je connaissais la très grande majorité comme Anissa Lahmari, Hawa Cissoko, Grace Geyoro, Perle Morroni et la toute jeune Marie-Antoinette Katoto. Notre coach Pierre-Yves Bodineau était très exigeant avec nous car il était nécessaire d’amener une certaine rigueur pour nous permettre d’atteindre de grands objectifs. Son adjoint José D’Almeida était mon entraîneur lors des spécifiques, Guillaume Lemire lui a succédé. Nous avons atteint la finale du Challenge de France, une première dans l’histoire du club, malheureusement perdue face à l’Olympique Lyonnais (1-2). L’année suivante, nous avons de nouveau atteint la finale, sous forme d’un triptyque avec Montpellier et Lyon. Nous avons encore perdu face aux Lyonnaises (1-3), mais ces deux finales consécutives ont véritablement donné un coup de boost à la formation des féminines du PSG et permis à toute une génération de Titis d’évoluer au plus haut niveau par la suite. Lors de mon apprentissage, on m’a inculqué la gagne et on m’a transmis l’amour profond pour le club. Tous les encadrants étaient très investis et passionnés, de quoi nous pousser à tout donner pour défendre ce maillot mythique ! »
SES MEILLEURS MOMENTS À PARIS
« Je vais citer notre victoire avec les U19 en 2014 lors de l’Ibercup au Portugal (2-0 en finale contre l’Atlético de Madrid), mais surtout celle remportée la même année lors de la Gothia Cup en Suède. Nous avions gagné la finale (contre San Gabriel CD) à l’issue de la séance des tirs au but. J’avais même inscrit le but victorieux ! Je n’oublierai jamais tous les précieux conseils récupérés auprès des gardiennes professionnelles, Véronique Pons, Katarzyna Kiedrzynek et Karima Benameur. J’ai pu m’entraîner avec des grandes joueuses comme Shirley Cruz, Laure Boulleau, Lindsey Horan, Marie-Laure Delie, Tobin Heath… Elles étaient toutes très gentilles et très abordables. Un vrai kif ! »
SON DÉPART DU PSG
« Ma dernière saison au PSG n’a pas été simple à vivre, car j’habitais loin du centre d’entraînement. De plus, je sortais de trois années passées à Liévin qui furent très épuisantes. Je n’avais pas le permis de conduire, ce qui ne m’a pas facilité la tâche pour respecter les horaires. J’étais également dans un état d’esprit de pouvoir vivre une nouvelle aventure, de connaître une certaine liberté. Après avoir effectué quelques mois avec le groupe professionnel, j’ai choisi de poursuivre mes études en université en Floride tout en pratiquant le football. Quand j’admire le Campus PSG, je peux vous assurer qu’il n’a rien à envier aux campus américains ! »
SES IDOLES DE JEUNESSE
« Avant d’être gardienne de but, j’étais attaquante. Forcément, je suivais avec une grande attention les stars du moment. J’ai été bercé par le Joga Bonito des Brésiliens Ronaldinho et Ronaldo ! Mon frère m’a montré un nombre incalculable de vidéos de leurs gestes techniques… »
SON GESTE PREFÉRÉ
« Étant un peu kamikaze, j’adore me retrouver en face-à-face avec une joueuse adverse pour lui stopper son tir avec un arrêt en forme de croix, un peu à la Manuel Neuer ! N’ayant pas encore pris un genou en pleine tête, ça reste mon geste préféré… »
L’ÉVOLUTION DU FOOTBALL FÉMININ
« La médiatisation de notre sport est en constante progression, ce qui a engendré l’augmentation du nombre de licenciées en France. Le niveau de jeu global évolue dans le bon sens également. Les femmes ont véritablement trouvé leur place dans la planète football même si l’on n’empêchera jamais certaines personnes de critiquer les jeunes filles qui jouent au football. Quand j’entends certaines injures à mon encontre, j’en rigole ! Je me dis que ça vient de la part de garçons frustrés de ne pas avoir été professionnels et je trace mon chemin. »
SON ACTUALITÉ FOOTBALLISTIQUE
« La saison dernière, j’ai disputé 11 matches avec Fleury en D1, à l’issue de laquelle j’ai été récompensée par une nomination parmi les cinq meilleures gardiennes aux Trophées UNFP. J’ai ensuite rejoint Le Havre AC l’été dernier en tant que remplaçante. J’avoue qu’à 28 ans, j’aspire à être titulaire au sein d’une équipe où je pourrais trouver une certaine stabilité. Une carrière est faite de hauts et de bas, c’est un peu le résumé de la mienne. Étant internationale algérienne, il est important pour moi de jouer régulièrement si je veux conserver ma place au sein de l’équipe nationale. C’est toujours un immense plaisir et une grande fierté de défendre le maillot des Fennecs ! L’idée de fonder une famille se fait aussi de plus en plus présente. Quant à ma reconversion, je vais m’appuyer sur mon Bachelor en communication, obtenu aux USA après mes années passées à Paris, qui est un équivalent d’une licence. J’adore échanger avec les personnes de tous les milieux. Endosser le rôle de Team Manager me plairait ou bien celui d’accueillir les VIP au Parc des Princes ! »
PROFIL :
Date de naissance : 6 juin 1996
Lieu de naissance : Meudon (Hauts-de-Seine)
Poste : gardienne de but
Clubs successifs : AS Meudon (2003 à 2004), COM Bagneux (2004 à 2011), GPSO 92 Issy (2011 à 2013), ASC Vélizy (2012 à 2013), Paris Saint-Germain (2013 à 2016), Knights de l’UCF (2016 à 2018), US Orléans (2019 à 2022), FC Fleury 91 (2022 à 2024), Le Havre AC (depuis juillet 2024)
Palmarès avec les jeunes du Paris Saint-Germain : finaliste du Challenge National féminin U19 (2014 et 2015)
Équipe d’Algérie : A (9 sélections)