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Warren Zaïre-Emery a été élu Titi d’Or 2022 ce vendredi 27 janvier, par l’ensemble du centre de formation du Paris Saint-Germain. « Une grande fierté » pour le milieu de terrain de 16 ans, comme il l’a confié lors de la cérémonie organisée en son honneur au centre d’entraînement du Paris Saint-Germain.
Warren, tu as déjà accompli beaucoup de choses dans ta jeune carrière, champion d’Europe des U17, tu es le plus jeune joueur titularisé en Ligue 1 dans l’histoire du PSG, et aujourd’hui tu es Titi d’or, élu par tes coéquipiers, qu’est-ce que ça représente pour toi ?
« C’est une grande fierté et un bonheur. Ça fait huit ans que je suis au club. J’en ai seize, c’est la moitié de ma vie. Donc j’ai tout vécu ici et je suis très content.«
L’année dernière, tu étais cinquième au classement, à seulement quinze ans. Et cette année, tu casses la baraque. Tu arrives directement premier… Comment tu as appris que c’était toi qui avais gagné ? Et est-ce que tu t’y attendais, vu la saison que tu fais ?
« Je m’y attendais un petit peu, mais pas forcément… Parce que j’ai de très bons coéquipiers aussi à côté, ils ont tous fait une belle saison. Que ce soit Ayman (Kari), Ilyès (Housni) ou Ismaël (Gharbi). Donc il y avait toujours un petit doute. Mais aujourd’hui, je suis Titi d’or et je suis très content. »
Tu sais que tu as été choisi pour tes qualités sur et en dehors du terrain. C’est hyper important pour tes coéquipiers, pour nous, est-ce que pour toi aussi c’est important de savoir que tes coéquipiers ont validé le fait que tu étais quelqu’un de bien ?
« Être footballeur professionnel, c’est une chance, mais il y a beaucoup de sacrifices aussi. Se comporter en tant que professionnel, c’est valable sur le terrain comme en dehors. Donc oui, c’est une fierté d’être reconnu pour des valeurs qui sont en dehors du terrain.«
A ton avis, Warren, tes qualités humaines, en dehors du terrain, ce serait quoi?
« Je suis très calme, très gentil. Je ne me pose pas de questions et j’essaie toujours de donner le meilleur de moi-même.«
🚨 Félicitations Warren pour ton élection au Titi d’Or 2022 🔴🔵💯#teampsg #psg #titidor #Titidor2022 @PSG_inside pic.twitter.com/sqWvwbPjcQ
— TitisduPSG (@TitisduPSG) January 27, 2023
Tu es arrivé au PSG à huit ans, tu y as passé la moitié de ta vie. Aujourd’hui, à 16 ans, tu penses que quand tu seras adulte, tu garderas quels souvenirs de tes années au centre de formation du PSG ?
« Je n’ai que des beaux souvenirs…«
Ah bon ? Que des bons souvenirs ?
« Oui, à part les tournois perdus (rires). J’ai passé quatre ans au centre et deux ans à la préformation. On a fait des tournois ensemble, on s’est amusés ensemble, on a rigolé ensemble, on faisait tout ensemble. Et aujourd’hui, il y en a même qui sont encore avec moi. »
C’est un peu une famille tu dirais ?
« Oui, une famille et c’est avec eux qu’on construit notre carrière. »
Nous allons te faire écouter quelque chose, Parce que tu parles de la préformation. Justement, on a un petit message pour toi de la part de Thomas Leyssalles, le responsable technique de la préformation [« Je suis très content pour Warren, il mérite amplement le titre de Titi d’or par rapport à ce qu’il montre sur le terrain, mais aussi ce qu’il montre en dehors du terrain. On le trouve exemplaire à tous les niveaux. C’est, je pense, largement mérité. Encore félicitations à lui pour cette récompense, mais il mérite, bravo »]. Exemplaire à tous les niveaux. Ça te fait plaisir d’entendre ça ?
« C’est toujours un plaisir, surtout de Thomas, parce que c’est le premier coach que j’ai eu à la préfo avec Arnaud [Amaouche] et il nous a tous beaucoup appris. C’était un coach qui discutait beaucoup avec nous, qui nous criait beaucoup dessus. Je pense que ça a permis à tout le monde de bien progresser.«
Est-ce que tu peux nous dire un petit mot de ton coach chez les U19, Zoumana Camara, qui est un grand joueur, qui a joué beaucoup au PSG, qui a eu beaucoup de rôles différents au PSG ? Comment il est, en coach des U19 ?
« Déjà, j’ai un très grand respect pour la carrière qu’il a eue. Ce n’est pas donné à tout le monde et c’est un coach qui nous parlait beaucoup, il était proche de ses joueurs. Et il nous a beaucoup appris et permis de progresser.«
🔝📽️🏆
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Les coulisses du 𝐓𝐢𝐭𝐢 𝐝’𝐎𝐫 𝟐𝟎𝟐𝟐 avec Warren Zaïre-Emery, Océane Toussaint et la surprise de @gigiodonna1 🤩❤️💙 pic.twitter.com/h5SDFH3xDf
Ayman Kari était Titi d’or l’année dernière. Au niveau des votes, il avait écrasé les autres. Tu es beaucoup associé à lui sur le terrain avec les U19. Est ce que tu peux nous dire un petit mot d’Ayman pour ceux qui ne le connaissent pas ?
« J’ai grandi avec lui, à la préfo et au centre. J’ai été beaucoup associé avec lui au milieu de terrain. On a fait beaucoup de choses ensemble et je tenais à le féliciter pour son titre l’année dernière, parce qu’il méritait vraiment et il avait fait une très bonne saison. J’avais voté pour lui l’année dernière !«
Quand tu penses à toi, petit garçon en train de jouer au foot, la première image qui vient, c’est où ? Tu es sur un terrain ? Dans la rue ? Avec des copains ?
« Les premiers souvenirs qui me viennent, j’ai toujours un ballon dans les pieds et quand j’ai pas un ballon, je me rappelle, je prenais mon doudou. Dans les magasins, je shootais dedans, ou dans une pierre au sol. Il y avait toujours quelque chose entre mes pieds et c’était cool.«
Il y a quand même quelqu’un qui a joué un rôle clé dans ton rapport au foot. C’est ton papa, Franck, qui est ancien footballeur. Est-ce que parfois il t’a poussé à jouer au foot ou est-ce qu’au contraire il a dû te retenir ?
« Non, mon père, il a été joueur puis entraîneur. Il m’a beaucoup appris. J’étais toujours avec lui. Je devais avoir trois ans donc je ne pouvais pas jouer dans un club. Mais j’étais quand même avec lui sur au bord des terrains, à jouer tout seul sur le côté.«
Est-ce que tu peux nous raconter l’histoire de ta première licence ? Parce que normalement, il faut avoir cinq ans pour avoir une licence, et toi, à quatre ans et demi, tu cassais déjà la baraque. Sauf qu’il fallait faire un truc pour pouvoir être inscrit. C’était quoi ?
« Je devais faire mes lacets tout seul ! Et je me rappelle encore mes premiers lacets, ça devait être sur une F50 Adidas que portait Leo Messi. Elle était jaune et rouge et j’ai dû apprendre à le faire tout seul parce que lui, il n’était pas là dans le vestiaire pour faire mes lacets ou même m’habiller. Donc j’ai dû apprendre à les faire très tôt.«
Félicitations Warren, notre 𝐓𝐢𝐭𝐢 𝐝’𝐎𝐫 𝟐𝟎𝟐𝟐 🏆❤️💙 pic.twitter.com/7j3y7BbIbt
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Dans une interview, ton père a dit un jour qu’après les entraînements, tu restais dans la rue en bas de chez toi. Et il a dit qu’il trouvait ça bien que tu restes au contact du foot de rue. C’est quoi la différence pour toi entre le foot de rue et le foot en club ? Qu’est-ce qu’on apprend et qu’on fait prospérer, quand on joue au foot dans la rue ?
« Ben, moi déjà, j’aimais, j’aime jouer au foot, donc je restais dehors pour jouer avec mon grand frère ou mes amis qui avaient mon âge, ou même des plus grands. Et ça m’a permis d’adapter mon jeu et de progresser parce que je jouais avec les plus grands. Faut donner la balle plus vite, surtout quand tu es petit. Donc je pense que ça a enrichi mon jeu.«
Donc quand tu joues avec Messi, Neymar, Mbappé, tu sais comment faire. C’est comme si tu jouais avec des plus grands…
(Rires) « Non, pas vraiment, parce que ce n’est pas la même chose, mes amis, ils ont pas le même niveau… »
Tu es donc arrivé au PSG à huit ans. Est ce que tu te souviens du moment où les adultes t’ont dit « Warren, le PSG s’intéresse à toi » ?
« Je ne pense pas, mais c’est mon père, qui a dû me dire « le PSG, ils veulent que tu fasses un test » Donc je suis allé à un entraînement le soir et je pense que ça s’est bien passé, puisque je suis toujours ici… »
Est ce que ça avait un sens particulier pour toi le PSG, est-ce qu’à l’époque tu avais une équipe de cœur ?
« J’ai toujours été pour le PSG ! Dans ma famille, on a toujours supporté le PSG, que ça soit à la maison, dehors, on a toujours été PSG.«
Alors il y a un mot qui revient tout le temps quand on étudie ton parcours. C’est le mot « surclassé« . Comment tu as vécu ça, d’être surclassé, vraiment depuis le début ? De toujours jouer avec des garçons plus vieux que toi ? Est-ce que parfois tu t’es senti en décalage physiquement, ou au niveau de la maturité ?
« Comme j’ai souvent joué au foot dehors, dans la rue, avec les plus grands… je savais quand dribbler, quand lâcher la balle, quand faire la passe. Je pense que le foot de rue m’a beaucoup servi dans le foot en club. Et la différence, j’essaie de ne pas y penser, de donner le meilleur. Ça ne m’a jamais gêné. »
Tu commences à peine les interviews, mais tu vas souvent entendre parler de ton âge, étant donné que tu as cassé plein de records. Quand tu entends Kylian Mbappé dire « A moi, tu ne parles pas d’âge », est-ce que tu le comprends ? Est-ce que ça commence déjà un peu à te saouler ?
« Non, parce que j’ai seize ans et je le vis normalement. Ça me parle, parce que j’ai commencé très jeune, comme lui. J’ai seize ans et j’ai fait mon premier match avec l’équipe première, ma première titularisation avec l’équipe première. Et après je sais qu’il y a beaucoup de travail derrière à fournir et je vais continuer à le faire.«
De la graine de champions ! 🔴🔵💯😘 #teampsg #psg #titidor #titidor2022 pic.twitter.com/eiZt0tEQvK
— TitisduPSG (@TitisduPSG) January 28, 2023
Parlons un peu de ton poste, milieu de terrain. Quel genre de milieu es tu ?
« C’est un poste où j’ai commencé quand je suis arrivé au PSG. Parce qu’avant, j’étais excentré droit et j’aimais dribbler. Maintenant, au milieu, c’est un poste avec beaucoup de responsabilités parce que c’est toi qui fais le relais entre la défense et l’attaque. Après, moi, j’aime bien défendre, me projeter et faire le rôle du milieu.«
Est-ce que tu as un goût aussi pour la création ? Les beaux gestes par exemple, est-ce que c’est quelque chose qui attire ou au contraire, tu as plutôt envie d’être dans la construction du jeu ?
« Non, moi je suis plus un joueur qui joue simple. Je ne me pose pas de questions.«
Est-ce que tu sens, Warren, que les supporteurs du Paris Saint-Germain sont vraiment à fond derrière toi ?
« Oui, franchement, déjà au stade, mais aussi parfois les gens dans la rue viennent me voir et me disent de continuer.«
Ça y est, tu es reconnu dans la rue ?
« Oui, de temps en temps.«
Ça doit faire bizarre au début…
« Ils sont tout le temps là, les supporters, que ce soit à domicile, à l’extérieur, tout le temps en train de crier et ça nous pousse à donner le meilleur sur le terrain. »
Tu as déjà crié dans un stade, dans les tribunes, tu as été supporter ?
« Oui, au Parc des Princes, il y a deux ans c’est moi qui applaudissais les autres.«
Tu étais où, dans le Parc, dans quelle tribune ? »
« Plutôt Borelli.«
On a tous envie de savoir, évidemment, comment ça peut se passer les entraînements avec les pros pour un jeune garçon comme toi. Est-ce que tu peux nous dire quelques mots sur l’ambiance de travail en général ?
« Il y a une très belle ambiance. On s’amuse tous…«
Ça bosse quand même aussi ?
(Rires) « Oui bien sûr ça bosse ! Il y a beaucoup de qualité. Il y a des joueurs avec une grande expérience qui sont là pour donner des conseils aux jeunes et nous aider.«
Tu n’es pas connu pour l’instant comme étant quelqu’un de très bavard. Est-ce que tu adresses la parole quand même, par exemple à Messi, Sergio Ramos ? Tu leur parles un peu, aux joueurs, ou pas trop ?
« J’essaye de discuter avec tout le monde. J’essaye de m’ouvrir comme comme je le fais là. Mais c’est difficile pour moi… »
C’est difficile là, ce que tu es en train de faire ? Parler dans un micro ?
« Oui (rires). J’aime pas ça mais j’essaie de m’ouvrir et de discuter avec tout le monde. Après avec la langue, des fois c’est compliqué, mais ils sont toujours là pour nous accueillir. Ils sont toujours là avec nous, les plus jeunes.«
Dans ta tête de jeune homme de seize ans, tu rêves de quoi pour ton avenir? Tu ne rêves que de foot ? Tu rêves de certains titres en particulier ?
« De gagner tous les titres possibles et de continuer à jouer mon football. Et je serai le plus heureux. »
Si tu devais choisir un morceau de musique qui serait la bande son de ton année 2022 qui vient de s’achever, qu’est ce que tu choisirais ?
« Je n’écoute pas de musique… »
Mais c’est fou ça ! Même avant les matchs, tu n’as pas un truc dans les écouteurs, rien du tout ?
« Je regarde la route, souvent, j’essaie de faire le vide dans ma tête. Mais non, je n’écoute pas de musique…«
Tu ne seras pas du genre à chanter dans le bus au fond du bus…
« Moi, j’suis devant, calme… »