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L’entraîneur de l’USP de Cassel Samuel Goethals, club de R1 basé à Arnèke (Nord), a retracé pour FFF.FR le parcours de son équipe et sa préparation avant de se frotter au Paris SG, lundi 23 janvier au stade Bollaert-Delelis de Lens en 16es de finale (20h45 sur beIN SPORTS).
NEUF TOURS EN COUPE DE FRANCE
« Beaucoup de travail et de réussite »
« C’est un parcours rarissime, que l’on souhaite tous quand on démarre une compétition comme la Coupe de France mais qui nécessite beaucoup de travail et de réussite. Il faut aller la provoquer, on l’a eue sur certains tours, les planètes se sont plutôt bien alignées. Pour y parvenir, il ne faut pas trop anticiper, prendre les matches les uns après les autres comme on le dit très souvent, être dans l’instant présent. On est fiers et heureux d’en être là aujourd’hui. C’est le signe d’un groupe qui vit extrêmement bien, avec des joueurs contents d’être ensemble et capables d’affronter des moments un peu plus difficiles avec cohérence pour surmonter les épreuves auxquels ils ont dû faire face. Ce n’est pas toujours le cas et cela a été notre grande force sur l’ensemble de notre parcours. »
La délivrance après la qualification au tour précédent face à Wasquehal (photo Marie BASSERY / FFF).
LE MATCH LE PLUS DIFFICILE
« Rien n’a été simple »
« On en a eu beaucoup, on a eu des tours vraiment compliqués. Le match à Senlis a été très difficile [0-1, but à la 84e au 5e tour]. Contre Hautmont, où l’on s’impose pourtant largement [0-5 au 6e tour], on ne mène que 1-0 à la mi-temps en marquant à la 44e. On prend l’égalisation à Chaumont à la 89e pour l’emporter à la 93e [2-1 au 7e tour], on passe aux tirs au but contre Drancy puis Wasquehal… L’ensemble du parcours a été très difficile, même les premiers tours où parfois, avec les écarts de niveaux, on pense que l’on va passer naturellement. On a à chaque fois été dans l’obligation d’aller chercher les qualifications avec le cœur, c’est ce qui fait le charme de cette compétition. Rien n’a été simple depuis le début, c’est une vraie fierté d’avoir réalisé cet ensemble face à une telle adversité. »
Le parcours de l’USP de Cassel
LE STYLE DE L’USPC
« Être acteurs de nos matches »
« On a un projet de jeu bien défini, auquel les joueurs ont bien adhéré. C’est l’une des forces qui nous ont permis d’en être là aujourd’hui. On essaie d’entreprendre, d’avoir le ballon, de se créer le maximum d’occasions et d’en concéder le moins possible. On veut être acteurs de nos matches. Maintenant, on sait que plus on avance dans la compétition, plus on rencontre des équipes aux niveaux élevés, avec des rapports de force à prendre en considération. On peut déjà être fiers de ce que l’on a réalisé contre Wasquehal qui évolue deux divisions au-dessus. Les garçons ont été courageux, ils ont montré les convictions qu’ils ont dans notre manière de faire. »
SE PRÉPARER AU PSG
« Plaisir, excitation et appréhension »
« Le prochain match est dans une case à part, l’écart de niveau est démentiel. En tant qu’amateurs, on est très heureux de vivre ce genre de moment. Mais on est aussi dans l’appréhension car on a conscience de la montagne qui va se dresser en face de nous. Cela crée des sentiments partagés, beaucoup de plaisir, d’excitation et d’envie de vivre le moment mais aussi de l’appréhension parce que l’on connaît l’ogre parisien. On est un club de R1 qui va affronter ce qui se fait de mieux en France, voire en Europe. On aura déjà une tâche extrêmement difficile sportivement donc, si on n’est pas concentrés, cela risque de tourner en grosse déconvenue. On découvre, on apprend sur le tas et on a essayé de gérer du mieux possible en s’entourant de personnes qui ont déjà eu l’occasion de vivre des événements similaires. On a pris leurs conseils avec attention pour tirer profit de leurs expériences et s’appuyer sur leurs vécus. Il a aussi fallu éviter de se disperser pour préparer correctement le match sur l’aspect sportif, parce que les sollicitations ont été nombreuses. »
L’USPC au 8e tour contre la JA Drancy (photo Éric DECOUDUN / USP DE CASSEL).
LA TRANSMISSION D’EXPÉRIENCES
« Se servir de nos vécus en Coupe »
« J’ai eu la chance de vivre en tant que joueur de l’Olympique Marcquois de tels matches de Coupe de France, contre l’AJ Auxerre (2-6 pour l’AJA [L2] en 32es en 2014) puis le RC Lens (0-3 pour l’alors leader de L2 au 7e tour en 2016). Je suis passé par là, c’est humain de vouloir se faire prendre en photos et de récupérer les maillots de ces adversaires. Mais c’est forcément difficile à gérer parce qu’il faut avant tout être concentré sur le sportif. Des garçons dans le groupe ont aussi eu l’occasion de disputer de belles affiches. Notre gardien Romain Samson a affronté le PSG avec Wasquehal (0-1 pour Paris en 32es en 2016), notre capitaine Alexis Zmijak a connu avec l’IC Croix un 16e contre Lille (0-3 pour le LOSC [L1] en 2014) et un 8e devant Concarneau (0-0, 1 tab 4 pour l’US Concarnoise [CFA] en 2015). On peut s’appuyer sur ces expériences, se servir de ces vécus pour permettre à l’ensemble du groupe d’appréhender les choses du mieux possible. Même si la dimension est bien supérieure avec le PSG, sans faire offense aux autres clubs. »
DE LA COUPE AU CHAMPIONNAT
« Une part d’irrationnel »
« Si on nous avait dit en début de saison que l’on vivrait cela, personne ne l’aurait cru. Il y a une certaine part d’irrationnel, je pense que l’on s’en rendra vraiment compte quand ce sera terminé. Le club est en plein développement depuis sa naissance par fusion en 2018, il grandit vite mais il reste énormément de choses à structurer. On vient par exemple d’avoir un terrain synthétique début janvier. Avant ce site d’entraînement commun, nos équipes étaient dispersées sur des terrains annexes. Il faut rester très conscients, on a joué plus de matches de Coupe de France que de championnat cette saison. Il nous en restera quinze ensuite, le Régional 1 va redevenir notre pain quotidien et même si cette parenthèse de la Coupe est exceptionnelle, il faudra que l’on soit capables d’assumer derrière ce qui nous attend dans ce qui reste notre compétition phare. »
2018 : Création de l’USPC par fusion d’US Arnèke, US Bavinchove-Cassel, AS Noordpeene-Zuytpeene et FC d’Hardifort
8 : Tours de Coupe de France franchis par l’USPC depuis son entrée au deuxième, le 4 septembre 2022
19 : Buts marqués par l’USPC en huit matches de Coupe (moyenne 2,4) pour six encaissés (moyenne 0,75)
4 : Victoires, deux nuls et une défaite en sept matches de Régional 1, plaçant l’USPC quatrième de son groupe
LE SEIZIÈME DE FINALE
« David contre Goliath »
« Ce sera David contre Goliath mais c’est un moment magique à vivre. On a la chance d’y être pour la première fois, on va profiter, essayer d’apprécier surtout le moment présent parce que cela va passer très, très vite. On souhaite que cela soit une belle fête avec un maximum de soutiens et d’encouragements, quel que soit le scénario du match. On espère que les gens seront derrière nous et nous pousseront à donner le maximum sur l’ensemble de la rencontre. Quand on est compétiteur, on se doit d’espérer mais, sincèrement, il faut aussi être lucide sur ce qui nous attend et sur ce qui risque de se passer. On a déjà énormément souffert face aux adversaires précédents, on entre dans un autre type d’événement et gagner est inaccessible aujourd’hui. Il faut être honnête, même si on va lutter avec l’envie de réaliser un match cohérent à notre échelle. »
Une nouvelle communion espérée avec le public (photo Marie BASSERY / FFF).
Samuel Goethals en bref