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L’entraîneur du FC Nantes est revenu sur la performance XXL de ses joueurs ce samedi soir contre le leader parisien (3-1). Antoine Kombouaré a retenu l’énorme prestation de son gardien Alban Lafont, la réussite que ces joueurs ont su provoquer pour signer un grand exploit.
Antoine Kombouaré, il fallait un match un peu irrationnel pour gagner ce soir ?
« C’est ce que l’on avait envie de voir de la part de nos joueurs. Au regard de notre classement, il était interdit de ne faire que défendre, et de ne miser que sur des contres. On devait jouer un match d’hommes, avec de l’ambition. On a été sur le fil. On a pris beaucoup de risques, c’était le plan, les joueurs l’ont bien appliqué. Si tant est qu’on pouvait leur poser des problèmes, à chaque fois, on pouvait aussi être en grande difficulté. On a été très efficaces d’entrée de jeu, très réalistes. Nos deux premières frappes font mouche et eux sont tombés sur un très grand Alban. Ça se joue sur l’efficacité. On a la réussite, pas le PSG. On a vraiment été surpris de mener 3-0 à la pause. »
Ces 45 premières minutes sont quand même particulières ?
« C’est une soirée particulière parce qu’on a envie d’aller de l’avant, de bousculer cette équipe, de marquer les premiers. On a la réussite avec nous mais on la provoque. Je félicite les joueurs pour leur grande performance, d’y croire et de réussir à le faire. Tout le monde est très fort mais Alban (Lafont), particulièrement jusqu’au penalty, où il finit par écœurer les attaquants. Les joueurs font le match que l’on attend d’eux. Il fallait prendre un maximum de risques. Perdre ce soir n’avait quasiment presque aucune incidence. Autant l’an dernier, on était 20e, on jouait avec la peur, le ballon brûlait les pieds… Là, il fallait jouer crânement sa chance, lâcher les chevaux. C’est ce qu’on a fait. »
Que dîtes-vous à vos joueurs à la pause ?
« En seconde période, il fallait rester calme, repartir comme s’il y avait 0-0. Il fallait bien défendre et continuer à essayer de marquer. Il ne fallait pas jouer à préserver le score parce qu’ils ont la qualité pour jouer et faire des différences dans les petits espaces. On l’a vu dès les trois premières minutes de cette deuxième période, où nous étions bas, sur les talons. »
Alban Lafont, c’est du top niveau international ?
« Alban monte en puissance, depuis la fin de saison dernière et surtout depuis le début de saison. Il fait de très très grands matches. Si on a ce classement et si on est très fort défensivement, il y est pour beaucoup. Il faut mettre son travail en avant, bien sûr. Je suis super content du travail qu’il effectue avec nous. »
Antoine Kombouaré, où regardez-vous après un tel succès ?
« Aujourd’hui, on regarde le match de dimanche prochain, à Metz. Tu peux, après une victoire, te relâcher et perdre tous les matches qui suivent. Ça aurait servi à quoi ? On est super content mais on remet les pendules à zéro parce que ce sera un difficile déplacement. Metz joue le maintien et nous attend le pied ferme. Si on se vautre dimanche prochain, les éloges d’aujourd’hui ne serviront à rien. Il faut être régulier dans le travail et dans les performances. C’est ce que j’attends de mon groupe. »
Il vous manquait aussi des victoires contre les équipes du Top 10 ?
« C’était l’objet de la discussion que nous avons eue pendant la semaine et pendant la causerie. Jusqu’à présent, on avait toujours battu des équipes de notre championnat mais on n’avait jamais gagné contre une équipe du top 5-6. Il n’y avait pas meilleur moment, contre un grand PSG, le premier de la L1, qui sortait d’un grand match contre le Real Madrid, qui alignait ses trois stars (Mbappé, Neymar, Messi), pour frapper un grand coup contre. C’est un plaisir collectif pour chacune des personnes qui compose ce collectif peut être fier, ressentir un grand plaisir. Il faut vraiment saluer la performance des joueurs. »
Vous aviez aussi un discours ambitieux cette semaine ?
« Je ressentais mon équipe très forte. À domicile, on n’a pas perdu depuis huit matches (neuf désormais) et on est très solide défensivement. Si on devait gagner contre le PSG, c’était maintenant. Je ne dis pas que je voyais la victoire mais s’il y a un moment où on pouvait battre le PSG et faire cet exploit, c’était maintenant. »
On vous sent aussi plus forts depuis la trêve ?
« Ce sont les résultats. Si on joue ce match en étant 15e et que nous avions perdu nos deux derniers matches, je n’aurais pas dit ça. Je ne fais pas de bluff. Le travail des joueurs : on est solide en défense, avec un grand Alban, avec ça tu peux faire une série de victoires, voir plus haut. Mais c’est le travail mis en place avec et par les joueurs qui permet d’avancer, de prendre cette confiance et de croire en ce qu’on fait. Aujourd’hui, si on gagne, c’est parce que les joueurs se bougent les fesses. Mais sommes-nous capables d’être réguliers, constants dans le travail ? On va les mettre en garde et travailler pour éviter le couac le week-end prochain. Mais je n’ai aucune réponse. Tous les week-ends, je repars avec une feuille blanche. »
Vous semblez quand même avoir davantage de certitudes ?
« On a une base, on a construit quelque chose, mais c’est toujours fragile. Le danger avec de grandes victoires comme celles de ce soir, les joueurs reçoivent des éloges, tout le monde les encense… C’est un poison. Mais mardi, vont-ils être capables de reproduire cela, à mordre de nouveau pour toujours avoir envie de gagner ? »