[Exclu 100% LTDPSG] Sullivan Jous (Promo 84) : « Ronaldinho faisait ce qu’il voulait, à qui il voulait et quand il voulait ! »

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Issu d’une famille de musiciens et formé au PSG au début des années 2000, où il a notamment côtoyé Jay-Jay Okocha et Ronaldinho, Sullivan Jous est aujourd’hui un militant associatif engagé. Portrait made in LTDPSG.

« Cela faisait longtemps ! », souffle Sullivan Jous en arrivant au pied du Parc des Princes. Sourire aux lèvres, le natif de Tremblay-en-France (93) ne tarde pas à s’imaginer en nouvelle recrue du PSG. L’effet escompté opère déjà : l’enceinte de la Porte d’Auteuil agit comme une machine à remonter le temps pour cet ex-gardien formé au club entre 2000 et 2004, désormais trentenaire.

Alors qu’il suit les directives de notre photographe lors d’un bref shooting, le Titi compare la jeunesse actuelle à celle qu’il a connu : « Nous on avait un mental d’acier. Je ne dis pas que les jeunes d’aujourd’hui n’en ont pas, mais c’est différent…J’ai l’impression qu’il y a moins de passion. » Le mental et la passion, voilà deux notions qui symbolisent à merveille le chemin, parfois cabossé, de Sullivan Jous.

De la musique à l’INF Clairefontaine

Issu d’une famille de musiciens, le jeune Sullivan joue des percussions et est prédestiné à en faire carrière. Le foot à l’époque, c’est pour le loisir. Dans la rue ou dans le club de sa ville, l’US Sevran, mais sans ambition. Les mois défilent et de fil en aiguille le Sevranais se prend au jeu, jusqu’à s’inscrire aux détections de l’INF Clairefontaine, encore une fois « sans aucun espoir ».

Celles-ci s’avèrent pourtant concluantes, un tournant : « Mes parents m’ont dit tu as un choix a faire : soit tu continues le football et tu arrêtes la musique, soit tu refuses Clairefontaine pour la musique. J’ai opté pour le foot et j’ai complètement arrêté la musique. » Sullivan a alors 13 ans.

Première sélection en équipe de France et entraînements avec les pros du PSG

Durant la dernière de ses trois années passées à Clairefontaine, Sullivan Jous vit l’un des moments les plus marquants de sa carrière : « Là-bas, j’ai vécu ma première sélection en équipe de France. C’est un souvenir qui te marque des années. Encore aujourd’hui, quand j’en parle ça m’émeut. »

Celle-ci lui offre de la visibilité et le recruteur du PSG de l’époque, Jean-Pierre Dogliani, le repère. « Pour l’anecdote, quand il est venu me voir à l’entraînement à Clairefontaine, je jouais ailier gauche car mon entraîneur voulait que je sois polyvalent…Il s’est dit : c’est quoi ce délire ? Mais en me revoyant en équipe de France (au poste de gardien, ndlr) ça l’a convaincu de me prendre. »

L’adolescent « au sang chaud » rejoint donc, à presque 17 ans, le centre de formation du PSG, en 2000. Mieux encore, au bout d’un an l’entraîneur de l’équipe première, Luis Fernandez, lui offre la chance de s’entraîner avec les pros. Il est alors pris sous l’aile de Lionel Letizi qu’il voit comme
« un grand frère » et fait ses gammes avec des phénomènes comme Pedro Miguel Pauleta ou Jay-Jay Okocha.

Dans ce rêve éveillé, un joueur va le marquer encore plus que les autres : « Ronnie, c’est une autre galaxie, raconte-t-il les yeux émerveillés. Quand on me demande de le décrire j’ai toujours la même réaction : il faisait ce qu’il voulait, à qui il voulait, quand il voulait. »

Joueur du mois en Irlande et 32e de finale de Coupe de France face au PSG

Lors de la saison 2003-2004, Sullivan joue de plus en plus avec l’équipe CFA dirigée par Laurent Fournier, tout en continuant de s’entraîner avec les pros. Le coach des A, Vahid Halilhodžić, lui promet même un contrat en fin de saison, consécutif au prêt de l’actuel troisième gardien (Mohamed Benhamou). « Signer mon premier contrat pro au PSG, c’était un rêve » se remémore-t-il.

Mais rien ne se passe comme prévu. Sullivan est poussé vers la sortie et Benhamou conservé. Un an plus tard, Laurent Fournier reprend l’équipe première, lui qui voulait garder Sullivan…

Suite à ce premier coup dur, le jeune homme rebondit à Cannes (National) d’abord, puis en Irlande du Nord l’année d’après, seulement quelques mois après avoir perdu son père. Là-bas, il effectue un premier mois de folie avec trois penaltys arrêtés et un marqué ! Hearts et Hibernian (D1 écossaise) veulent le recruter à la trêve hivernale. Son coach est d’accord, tout est prêt. Mais à quelques semaines du départ, Sullivan est touché par une hernie inguinale. Il subi une double-opération et est écarté des terrains pendant un an. Deuxième coup de bâton.

Durant la suite de sa carrière footballistique, Sullivan naviguera entre la 3e et la 5e division, loin des paillettes de Ronnie. Pas de celles du PSG : « En 2008 j’ai joué un 32e de finale de Coupe de France avec Épinal contre le PSG, et c’est Clément (Chantôme) qui me marque le premier but », s’amuse-t-il.

Sullivan, l’ange gardien

Aujourd’hui Sullivan a arrêté sa carrière de joueur, mais l’ex-gardien semble plus épanoui que jamais : « Je n’ai pas une minute pour moi mais je suis passionné par ce que je fais. Je n’aurais pas pu passer ma vie dans un bureau…J’aime courir partout et échanger », glisse-t-il sur le chemin du retour.

Militant associatif depuis près de 10 ans, Sullivan est du genre à vouloir faire bouger les choses. Avec l’une de ses associations, l’Union de la Sagesse Populaire, Sullivan dénonce les violences physiques et morales du quotidien et notamment la pratique des lofts à travers le cas d’Anatole Ngamukol, placardisé par sa direction.

Dans le même temps, il organise depuis 2017, avec son association LOVE (Les ouvriers du vivre ensemble), un tournoi d’Urban Kart intergénérationnel pour rassembler les différents quartiers de sa ville, Sevran.

Enfin, il a lancé un collectif pour lutter contre l’insalubrité à Sevran (Le Collectif Solidarité Habitat) et est à l’origine d’un mouvement de rassemblement citoyen qui verra bientôt le jour (Les Bâtisseurs d’Égalité).

De nouveaux buts à garder pour ce gardien dans l’âme.

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