đŸ—žïž[News-Pros] Huguet : « Warren a fait en sorte qu’on est tout » (Ouest-France)

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En amont de la diffusion du documentaire – intitulĂ© « Warren, annĂ©e majeure Â» -, prĂ©vue dimanche 1er septembre Ă  21 heures, l’un des deux rĂ©alisateurs a pris un moment pour Ouest-France. Antoine Huguet (27 ans), journaliste au service reportage des sports de Canal +, explique notamment comment le projet est nĂ©.

Comment l’idĂ©e du documentaire sur Warren ZaĂŻre-Emery est-elle nĂ©e ?

« L’idĂ©e a germĂ© lorsque Warren a Ă©clos sur les terrains, Ă  l’automne dernier. L’ensemble des mĂ©dias sports parlait de lui. À Canal +,  Ă©tant diffuseur de certaines compĂ©titions en plus, on s’est posĂ© la question de ce qu’on pouvait faire. On est entrĂ© en contact avec son entourage familial et sportif. On s’est interrogĂ© sur la meilleure place Ă  donner. Cela pouvait aller de l’interview au Canal Football Club Ă  un IntĂ©rieur Sport. On ne leur avait jamais proposĂ© un suivi au long cours. On a jugĂ© que Warren le mĂ©ritait au vu de son parcours, de sa prĂ©cocitĂ© et de ce qu’il dĂ©montrait. Comme on avait pu le faire, en 2017, avec Kylian MbappĂ©. »

Comment sa famille a-t-elle perçu votre dĂ©marche au dĂ©part ?

« La famille est un petit peu rĂ©servĂ©e, alors faire entrer deux personnes qu’ils ne connaissent pas, Ă  intervalles rĂ©guliers, dans leur intimitĂ©, n’était pas chose aisĂ©e. C’est bien beau de leur dire : « ne vous inquiĂ©tez pas, on ne va surtout pas travestir la rĂ©alitĂ©, on veut juste saisir les moments d’authenticitĂ©. À la fin, vous nous verrez mĂȘme plus Â». Ils ne nous croyaient pas et nous rigolaient au nez. Il fallait s’apprivoiser
 Ils nous ont quand mĂȘme mis directement Ă  l’aise. MalgrĂ© tout, c’est au grĂ© des tournages que l’on a gagnĂ© la confiance. Au final, ils nous ont complĂštement oubliĂ©s (sourire). »

Qu’est-ce qui a fait pencher la balance afin que cela se rĂ©alise ?

« Warren a tranchĂ©. Une fois que sa famille et son entourage lui ont prĂ©sentĂ© le projet, il a eu le dernier mot. Au dĂ©part, on se disait que si on Ă©tait quatre ou cinq fois avec lui, c’était gagnĂ©. Or, on l’a Ă©tĂ© bien plus. Il s’est vraiment investi et a ouvert les portes. On Ă©tait dans l’intimitĂ©, c’est ce qu’on voulait. On souhaitait capter l’éclosion sur le terrain, mais ça tout le monde l’a vue. On voulait Ă©galement filmer les moments fondateurs de cette saison, qu’il ne vivra qu’une fois (ses 18 ans, son baccalaurĂ©at, son permis de conduire). Il a fait en sorte qu’on ait tout. On a seulement Ă©tĂ© absent le jour oĂč il a passĂ© son permis. On peut comprendre que, ce jour-lĂ , il n’avait pas forcĂ©ment envie de nous avoir sur le dos. On avait suivi une leçon avant, alors  »

Sa simplicitĂ© est marquante. Est-ce qu’elle vous a surpris au dĂ©part ?

« Plus que surprise, elle m’a dĂ©sarmĂ©. On nous avait prĂ©venus, toutefois c’est au-delĂ . Warren va Ă  l’encontre du bling-bling. Avec ce documentaire, je pense que l’on dĂ©construit l’image du footballeur actuel. À chaque fin d’interview, on demandait Ă  notre interlocuteur quel message aimerait-il passer Ă  Warren. Tous rĂ©pondaient : qu’il reste comme il est. »

Avez-vous une anecdote ou un moment qui illustre cette simplicitĂ© ?

« Ses 18 ans. Il a acceptĂ© notre prĂ©sence sur sa soirĂ©e d’anniversaire, qu’il vit avec sa famille et sans prĂ©tention. Cela reste un moment intime. »

Vous avez rĂ©ussi Ă  recueillir des mots de plusieurs grands noms du football français (Zidane, Deschamps, Wenger). Est-ce que cela a Ă©tĂ© difficile ?

« C’est compliquĂ© d’avoir les grands noms du foot. La clĂ©, c’est l’abnĂ©gation. Quand un projet te tient Ă  cƓur, ils le comprennent. Didier Deschamps, Christophe Galtier, l’ont fait pour Warren. Ils savent que ce garçon mĂ©rite. »

Vous Ă©voquez l’ex-entraĂźneur du PSG. À un moment, il dit : « il y avait une vraie connexion LĂ©o Messi – Warren ZaĂŻre-Emery Â».

« On n’a pas regrettĂ© le dĂ©placement au Qatar (oĂč Galtier entraĂźne, sourire). On savait que Warren l’avait marquĂ©, cependant pas Ă  ce point. Si les grands du vestiaire voulaient Warren dans leur Ă©quipe, c’est que par sa simplicitĂ©, son comportement exemplaire et son Ă©coute, il a gagnĂ© le respect de tout le monde. De toute façon, quand Warren rentre dans un vestiaire de stars, il les voit comme des ĂȘtres humains. Il n’a jamais eu d’idoles. Il regardait vite fait le football quand il Ă©tait petit. Il rĂȘvait simplement de passer professionnel. Il vit football, toutefois pas Ă  travers. »

D’apparence, Kylian MbappĂ© paraĂźt proche de Warren ZaĂŻre-Emery. Ce dernier semble plus en retrait. Que pouvez-vous nous dire au sujet de leur relation ?

« De ce que je sais, il y a un immense respect entre les deux. Kylian a Ă©tĂ© protecteur. Pendant l’Euro, c’est la personne qui a Ă©tĂ© le plus voir Warren pour lui dire d’ĂȘtre patient, que cela peut arriver, etc. Warren, lui, reste Ă  sa place. Il ne cherche pas Ă  faire ami-ami. »

Si l’on ne se trompe pas, l’Euro devait faire partie de votre projet. Or, il n’y a pas d’image. Pourquoi ?

« On Ă©tait embĂȘtĂ© car on pensait prendre en compte sa premiĂšre compĂ©tition internationale, dans laquelle il aurait Ă©tĂ© acteur avec l’équipe de France. Sauf qu’il ne l’a pas Ă©té  On a tout de mĂȘme tentĂ© de monter une sĂ©quence de deux minutes, mais cela tombait Ă  plat. »

Est-ce que le fait que ça soit la saison des premiĂšres constitue une rĂ©ussite ?

« C’était la promesse de dĂ©part. À nos yeux, le contrat est rempli. Un an de travail, ça arrive tellement rarement, surtout en dĂ©but de carriĂšre, d’ĂȘtre autant dĂ©diĂ© Ă  un projet. Par rapport Ă  l’énergie et l’investissement engagĂ©s, je suis content et fier du rĂ©sultat. J’espĂšre que Warren et sa famille se retrouveront. »

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