[Revue de Presse-Anciens] Hervin Ongenda : « Je serais bien resté toute ma vie au PSG » (Foot Mercato)

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Le double Titi d’Or 2008/2011, Hervin Ongenda, s’est entretenu avec le média Foot Mercato au sujet de son quotidien dans le championnat de Roumanie, mais également sur son passage au Paris SG où quelques regrets subsistent. Morceaux choisis.

Revenons sur votre trajectoire au Paris SG. Qu’avez-vous ressenti après vos débuts, en Coupe de France, en janvier 2013, contre Arras (3-4), sous les ordres de Carlo Ancelotti ?

« J’étais très content. J’ai eu la chance de connaître certains joueurs du groupe avant ça. Ils m’ont expliqué comment il fallait gérer, que ce soit la pression, la vie de groupe, tout. Ça allait. J’étais impressionné au début. Pendant deux-trois minutes. Après, t’es obligé de jouer, de montrer tes qualités. J’ai ressenti de la fierté surtout. Ancelotti m’avait donné ma position, il m’avait dit de garder le ballon, de jouer en première intention. « Quand il y a des espaces, tu prends les espaces et, surtout, tu te projettes ». Avec son staff, il m’avait impressionné niveau travail, et dans sa communication avec les joueurs. Quelle que soit ta place dans le groupe, jeune ou ancien, il te parle de la même façon. »

La même année, vous disputez le Trophée des Champions 2013, au Gabon, contre les Girondins de Bordeaux. Vous entrez en jeu, vous marquez et vous offrez le titre au PSG. Quels souvenirs en gardez-vous ?

« Je n’ai pensé à rien. Je ne peux pas te dire. Je ne réalisais pas vraiment ce qui se passait en réalité. Bien sûr, j’étais très content, c’est normal. Franchement, c’était une sensation inexplicable tellement c’était fort. »

Cette saison-là, en 2013/14, vous faites partie intégrante du groupe professionnel. Vous apparaissez à 7 reprises avec l’équipe première toutes compétitions confondues. Comment vous sentez-vous dans le groupe ?

« Sincèrement, tu ne peux que te sentir bien dans cette équipe-là. Ce n’était pas facile, c’est du travail. Mais une fois que tu es adapté, que tu connais les déplacements des uns, les mouvements des autres, avec ou sans ballon, que tu sais où te placer, après, ce sont juste des automatismes à prendre en réalité. »

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Laurent Blanc, l’entraîneur de l’époque, tenait des propos très élogieux à votre sujet. Quelle était votre relation ?

« Je vivais bien dans ce groupe-là. Le coach m’aimait bien. Les joueurs aussi. Je ne pouvais que me sentir à l’aise dans ma position. Après, c’était difficile d’un côté aussi. Le coach me disait : « c’est bien ce que tu fais, il faut que tu continues » et, ensuite, j’ai passé un mois et demi en tribunes, à être le dix-neuvième. Tu redescends avec la réserve. Tu remontes avec les pros et tu ne joues pas. Parfois, tu entres pour cinq, dix minutes. C’était dur. Même si tu es jeune, qu’on te dit que tu as le temps, toi tu as envie de plus. Après le début de saison que j’avais fait, je pensais que je pouvais avoir un peu plus. »

Qu’est-ce qui vous impressionnait le plus dans cette équipe du Paris SG ?

« C’est l’équipe en général qui m’impressionnait. Vu de l’intérieur, tu ne ressentais pas forcément la force qui se dégageait de ce collectif. Mais quand tu regardais les matches de l’extérieur, quand tu analysais, tu te disais « waouh ». Quand tu parlais avec d’autres joueurs aussi, on te disait : « vous jouez trop bien », « c’est impressionnant ». Tout le monde était impressionnant. Il y avait Ibra, Cavani, Marco Verratti aussi. Ibra, il aimait bien me taquiner un petit peu ! Parfois, il me criait dessus pour rien du tout, alors que je n’avais rien à voir avec les actions dont il parlait. Il m’a dit après qu’il faisait ça parce qu’il m’aimait bien, qu’il voulait tirer le meilleur de moi. Ça ne peut que être gratifiant. »

Après votre prêt à Bastia, vous revenez au PSG pour y rester. Seulement, vous jouez peu avec les professionnels. Comment l’avez-vous vécu ?

« J’étais dans le groupe, sans vraiment en faire partie. C’était compliqué, très compliqué. Je jouais beaucoup avec la réserve (8 buts en 16 matches en National 2). Là-haut, c’était bouché, il n’y avait pas de place. Je n’ai pas pensé à partir. Pas du tout. Jamais de la vie. »

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A l’hiver 2017 vient l’heure du départ du Paris SG.

« Ce qui a été dur pour moi, c’est comment j’ai quitté Paris. Dans une incompréhension totale. D’un côté, des personnes du club me disaient que je devais resigner et puis être prêté. Et puis, de l’autre côté, en parlant avec le directeur sportif Olivier Létang, il me dit que je devais partir. Je me suis retrouvé un peu perdu. Moi, si j’avais pu rester toute ma vie à Paris, je serais resté toute ma vie à Paris. »

Dans l’inconscient collectif, votre parcours au PSG laisse un goût d’inachevé. Comprenez-vous le regard des gens qui considèrent ce passage comme un échec ?

« Je comprends le regard des gens. Après, ils n’ont qu’un seul point de vue, de l’extérieur, ils ne savent pas tout ce qui se passe, tout ce qui se dit. Non, ça ne m’a pas touché. Je les comprends. Ils n’ont qu’un seul point de vue. Si je me mets à leur place, je dirais la même chose. »

Avez-vous des regrets sur certains de vos comportements à l’époque ?

« Il y a beaucoup de choses dans mon comportement ou sur le terrain que j’aurais pu faire différemment. Aujourd’hui, avec l’expérience et l’âge, j’aurais fait différemment. Tu apprends à voir comment ça se passe, savoir ce qui est bon ou pas pour toi. Il y a beaucoup de choses que je n’ai pas bien faites. Je reste un inconditionnel du PSG, ça, ça ne changera jamais. Jamais. »

Quel regard portez-vous sur vos anciens partenaires du centre qui ont eux réussi plus durablement au sein de l’équipe première comme Alphonse Areola ou Presnel Kimpembe ?

« Je suis toujours en contact avec eux. J’étais content, très content pour eux, ce sont des personnes qui méritent. De pouvoir les voir jouer des matches importants, jouer souvent, ça ne peut que me rendre heureux et fier. Ça ne me laisse aucun regret, loin de là. J’ai vécu beaucoup de choses très vite, très tôt. J’ai grandi. Je me sens très bien dans ma vie. »

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