Publié le
Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris, a tenu à préciser auprès de L’Equipe le souhait de la ville de voir le PSG rester dans au Parc des Princes. Et s’il a tenu à apaiser une situation tendue entre les deux parties, cette solution est, pour lui, la seule profitable au club parisien. Morceaux choisis.
« Il y a des contacts avec les équipes du PSG mais on comprend bien que c’est le président qui compte en la matière. Et pour l’instant il n’y a pas eu de contact avec le président lui-même et nous le souhaitons. Lui ou celui qu’il mandatera pour cela. Quand vous voulez acheter un truc, plusieurs questions se posent : la question de la valeur et sur le principe même de l’évaluation, avant même de parler de l’opportunité de le faire ou pas, il y avait un désaccord de valeur majeur. D’un côté, vous avez un acheteur qui dit, sans moi, votre truc ne vaut rien. Et de l’autre, une estimation faite par nos services, qui dit que ça vaut beaucoup plus. On a demandé à 15 experts combien vaut le Parc des Princes, les 15 donnent un prix différent car ça dépend de l’angle sur lequel vous l’attaquez. En termes de foncier, c’est l’un des endroits les plus chers de Paris. On a une évaluation technique de 350 millions. Si vous estimez que c’est un stade de foot, forcément ça n’a pas la même valeur. Et de l’autre, une estimation faite par nos services, qui dit que ça vaut beaucoup plus. On a demandé à 15 experts combien vaut le Parc des Princes, les 15 donnent un prix différent car ça dépend de l’angle sur lequel vous l’attaquez. En termes de foncier, c’est l’un des endroits les plus chers de Paris. On a une évaluation technique de 350 millions. Si vous estimez que c’est un stade de foot, forcément ça n’a pas la même valeur. »
« On veut signer un contrat d’agrandissement sur une durée longue avec un montant de redevance adéquate pour qu’ils puissent récupérer leur mise. Voilà. Et pas autre chose. Le fait d’être titulaire d’une convention d’occupation du domaine public de durée très longue donne des droits de quasi-propriétaire, il faut le souligner. Aujourd’hui, le PSG est déjà en situation de quasi-propriétaire, de fait. Et hormis la redevance qu’il paie, pas un euro ne vient dans les caisses de la ville de Paris. On est en capacité de faire rapidement une proposition très intéressante au PSG, qui leur permettra de crédibiliser la mise en oeuvre du projet d’agrandissement entre 2024 et 2027, afin qu’on inaugure avant la fin de la décennie le nouveau Parc des Princes. Toute autre hypothèse est infiniment plus onéreuse et hasardeuse sur le plan technique, juridique et politique. »
« Quand la maire de Paris dit que c’est un non définitif, c’est un non définitif. C’est nous le propriétaire. Nous, ce sont les Parisiens. C’est le patrimoine parisien. Non seulement on n’était pas chaud pour vendre, et on était très loin du ballon en matière de négociation de prix. Sur RMC, il a dit cette phrase assez vexante : « Le Parc des Princes, sans le PSG, ça ne vaut rien. » Ça ne vaut peut-être pas grand-chose à ses yeux. Est-ce que si chacun reste sur sa posture on avance ? Non. »
« Il y a d’autres chemins pour y parvenir, notamment la discussion sur la forme du contrat qui les lie jusqu’en 2043. (Pour résumer) Il y a trois options : 1. rester au Parc avec achat ou CODP renégociée ; 2. Le stade de France, mais j’ai compris que ce n’était pas une option sérieuse ; 3. Installer le PSG dans un stade à créer. En réalité, je pense qu’il n’y a pas photo : la plus intéressante, en termes de calendrier, financière, de solidité économique liée à la localisation du lieu, c’est l’option Parc des Princes augmentée qui est de très loin la plus favorable. »
« Il n’y en a pas (de plan B), car le PSG ne peut pas quitter le Parc des Princes ! La convention qui lie la ville de Paris au PSG au Parc des Princes est non révocable unilatéralement de leur côté, et ils doivent honorer les termes contractuels jusqu’en 2043. Ils pourraient jouer ailleurs tout en continuant à honorer les termes de leur contrat. Mais je ne crois pas à cette hypothèse. Mais vous partez où ? Je suis sûr à 100 % que nous y allons y arriver. La question, c’est combien de temps ça va prendre ? Il faut qu’on revienne à la table des discussions et on va y arriver dans un intérêt commun. Il y a eu quelques mots un peu durs échangés, ce n’est pas nouveau, ce n’est pas la première ni la dernière fois. Il faut qu’ils puissent jouer dans le nouveau Parc des Princes dans 5-6 ans. Et la seule option crédible pour ça, c’est le Parc des Princes. L’avenir du PSG est au Parc des Princes, il faut qu’on trouve le moyen juridico-technique de sécuriser les intérêts de tout le monde et le faire le plus vite possible pour ne pas prendre plus de retard dans le projet d’agrandissement. Tout a été calé pour que les travaux démarrent dès la fin des Jeux Olympiques 2024. »
Emmanuel Grégoire s’est aussi penché sur les rumeurs envoyant le PSG jouer ailleurs qu’au Parc. Et le premier adjoint a évoqué des « hypothèses toutes un peu bancales, notamment deux : le PSG quitte le Parc des Princes et va construire un stade ailleurs. Ça soulève plein de questions d’ordre environnementales, financières, juridiques, contentieuses, responsabilité de porter ce projet dans une durée forcément extrêmement longue.
Ça leur coûterait beaucoup plus cher de faire un stade tout neuf, et tout ça dans une configuration de densité urbaine qui fait qu’aucun lieu n’offre une réserve foncière disponible avec une desserte de transport en commun. Faire venir 80 000 supporters pour aller voir un match de foot à Poissy, sans transport en commun, relève du mythe. J’ai vu une proposition encore plus baroque, c’est le maire de Joinville qui propose un terrain de la ville de Paris pour construire un stade dans un espace bois et classé… Plus on dit n’importe quoi, plus on a de chances du bruit médiatique. »