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Alphonse Areola, Mike Maignan, Presnel Kimpembe, Adrien Rabiot, Christopher Nkunku, Moussa Diaby, Kingsley Coman… ils sont sept à avoir connu le centre de formation du club de la capitale. Et huit si l’on ajoute Mattéo Guendouzi qui a fréquenté la préformation avant de rejoindre Lorient. Le fruit d’un long travail…
En 2005, une équipe de trois recruteurs dotés d’un bon réseau est mise en place avec pour objectif de retisser les liens avec les bons clubs de la région et de redynamiser les partenariats existants avec des équipes comme l’ACBB, Linas-Montlhéry, Antony, entre autres. « On devait créer des partenariats tacites avec tous les clubs de la région et de la proximité, se souvient Jean-Paul Arrebolle, qui a participé au recrutement des joueurs aujourd’hui en Bleu. On était sur les terrains plusieurs fois par semaine pour voir les matchs mais aussi les séances d’entraînement. »
La nouvelle équipe importe aussi quelques méthodes venues de l’extérieur et notamment de Rennes, qui sous l’impulsion de Patrick Rampillon a été une machine à produire des talents. Outre le maillage et le relationnel avec les formations du territoire, l’image du club est renforcée sur la région et des tournois avec les clubs partenaires sont organisés. Christopher Nkunku a, par exemple, été repéré dans un tournoi de foot en salle au Mée-sur-Seine.
« Il était encore une crevette mais puait le football avec une intelligence de jeu que l’on retrouve encore aujourd’hui mais en format de poche, se remémore Jean-Paul Arrebolle qui a repéré l’attaquant de Leipzig. Et le PSG a été le seul club à lui faire une proposition pour rejoindre un centre de formation. »
Quand les jeunes talents sont invités au club pour une journée de détection, il ne porte plus une simple chasuble rouge mais un équipement au couleur du club de la capitale, comme c’est le cas au SRFC. Dans son recrutement, Paris a aussi pu profiter pour une partie de sa génération (à partir des 97-98) de l’arrivée de QSI. Avec le rachat et l’expansion à l’international, la préformation parisienne est régulièrement invitée sur des tournois internationaux.
« Au lieu de faire des journées de rassemblement et de détection, on allait faire ces tournois avec douze joueurs nouveaux, raconte Jean-Paul Arrebolle. Et comme on les voyait sur plusieurs jours et loin de leur cocon familial, on apprenait beaucoup de choses sur eux et surtout sur ce qui se passait en dehors du terrain. C’était à la fois un super moyen pour évaluer les joueurs mais aussi pour se différencier des autres clubs. » Avec ses prospects, Paris part au Nuremberg, Malmoe ou Lisbonne. Dans ce voyage, on trouve notamment un jeune garçon nommé Moussa Diaby.
A l’image de l’attaquant du Bayer Leverkusen ou de celui du RB Leipzig, le choix des profils évoluent. Comme les autres clubs, le PSG se positionne et parvient à faire signer quelques talents au-dessus de la moyenne comme Kingsley Coman ou Adrien Rabiot, ce qui n’était pas le cas auparavant.
Les recruteurs dépassent leur fonction, entretiennent le lien avec les familles, vont dans les collèges pour suivre la scolarité de ces jeunes et échangent aussi avec les coachs du PSG et des clubs de la région. « On avait aussi un rôle interne qui était de faire un suivi de chaque joueur avec leur famille. Tous les vendredis soirs la préformation s’entraînait au camp des Loges et la séance était ouverte à toutes les familles qui venaient chercher leurs enfants, développe Jean-Paul Arrebolle. J’ai souvenir de longues discussions avec le papa de Kingsley Coman. C’était l’occasion d’échanger et de créer une proximité avec les familles. »
« La réussite des joueurs formés au PSG aujourd’hui c’est l’aboutissement d’un travail qui a été entrepris il y a plus de dix ans et qui a été stable dans la durée », affirme Jean-Paul Arrebolle. Un travail dont le club de la capitale n’a pas réussi à profiter pleinement.