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L’ancien attaquant parisien, David Ginola, a confié au journal Le Parisien qu’il rêve de voir le PSG décrocher son premier titre en Ligue des champions dimanche face au Bayern Munich.
Il avait disputé sous les couleurs parisiennes la demi-finale de Ligue des champions perdue face à l’AC Milan en 1995. El Magnifico attend le choc contre le Bayern Munich ce dimanche à Lisbonne avec l’espoir de voir le club de la capitale inscrire enfin son nom au palmarès de la C1, l’année de ses 50 ans.
Que ressentez-vous à quelques heures de cette première finale de Ligue des champions pour le PSG ?
« Je suis très heureux pour les supporters du PSG : ils voient enfin leur équipe en finale de la Ligue des champions. Même si c’est au bout d’une saison particulière. J’imagine la frustration des joueurs de devoir évoluer sans public. C’est une épreuve. C’est tellement triste de voir ces tribunes vides à Lisbonne. Communier avec les supporters, c’est fabuleux. Mais la vie doit continuer. Nous sommes tous ravis d’avoir eu deux clubs français en demi-finale, de voir le PSG affronter le Bayern pour décrocher le titre. Pour Paris, c’était une question de temps. Cela faisait un moment que le club butait sur les quarts et les huitièmes de finale. Là ils sont en finale face à une formidable équipe. On a tous hâte de voir ce match. »
Qu’est-ce qui peut donner de l’espoir au PSG lorsqu’on voit les démonstrations du Bayern contre Chelsea (4-1), Barcelone (8-2) ou Lyon (3-0) ?
« Le premier quart d’heure de Lyon justement. Lyon avait pris le match comme il le fallait. L’entame était très bonne mais malheureusement, les Lyonnais ont manqué de réalisme offensif. Cela aurait changé la donne si l’OL avait marqué. C’est un message que doit entendre le PSG. Le Bayern a beau avoir marqué huit buts à Barcelone, il a des petites lacunes défensives que peuvent exploiter Mbappé, Neymar ou Di Maria. »
Le PSG dispute sa première finale de Ligue des champions. Les joueurs peuvent-ils être débordés par l’enjeu ?
« En passant enfin le stade des quarts de finale, Paris a mis derrière lui les souvenirs de la remontada contre Barcelone, de l’élimination par Manchester United. C’est comme un déclic. Et sur un match, le PSG est capable de battre n’importe quelle équipe, il en a les qualités. »
Neymar et Mbappé ont-ils les clés pour ce genre de sommet ?
« Oui, car ce sont de très grands joueurs. Mais c’est surtout collectivement que le PSG doit faire la différence. Le Bayern a d’énormes qualités, les joueurs sont capables de réagir même lorsqu’ils sont en difficulté pour imposer leur rythme et leur jeu. Le trio d’attaquants parisiens peut faire des différences considérables mais il n’y arrivera pas sans les autres. La solution viendra peut-être d’un coup de pied arrêté, d’un joueur qu’on n’attend pas… C’est la beauté du foot. »
La défense du PSG est-elle un point faible face à l’armada offensive du Bayern ?
« Non. C’est collectivement encore une fois que le PSG pourra s’en sortir. A la perte du ballon, le bloc doit arriver à défendre ensemble, à être vraiment soudé pour éviter de créer des espaces entre les lignes. Il faut empêcher le Bayern de repartir vite. Les Allemands aiment avoir le monopole du ballon. Paris aussi. Donc ce sera avant tout une guerre de possession. Mais le Bayern doit se poser les mêmes questions lorsqu’il voit le potentiel offensif du PSG. »
Les joueurs parisiens soulignent l’unité qui règne dans leur groupe. Cet état d’esprit change-t-il vraiment quelque chose ?
« C’est le b.a.-ba du football. Les équipes qui gagnent sont celles qui sont soudées dans le vestiaire, celles avec des joueurs capables de se transcender tous ensemble le jour J. Si les joueurs s’entendent, ils sont capables de faire des efforts les uns pour les autres à n’importe quel moment du match. Le parcours du PSG démontre cet état d’esprit. Il leur reste à nous prouver qu’ils sont de très grands joueurs en gagnant la Ligue des champions. Ils ont leur destin en main. Il n’y a pas de pression à se mettre. Il faudra être à la hauteur de l’événement et surtout ne pas avoir de regrets. »
Est-ce une anomalie que le PSG n’ait pas encore gagné la Ligue des champions ?
« Non, l’anomalie était que le PSG n’ait accédé au dernier carré qu’une seule fois. Gagner la Ligue des champions, c’est autre chose, c’est le Graal, le titre ultime. Depuis le rachat en 2011, le PSG est regardé comme un club aux gros moyens pour lequel tout gagner en France est une forme d’évidence. Il a beaucoup gagné mais a toujours gardé comme objectif de remporter la C1. Ce dimanche, il a la possibilité de prouver à tout le monde qu’il est désormais un très grand club sur le plan européen. Paris le mérite. C’est le club de la capitale, il a une histoire, une image, un charisme. Il ne manque que ce titre après celui en coupe des coupes de 1996. Ce serait formidable que Paris gagne enfin la Ligue des champions, face à une équipe comme le Bayern. Le foot est une école de patience. On espère tous que dimanche, l’attente des joueurs, des supporters, des dirigeants de toutes les époques, des anciennes gloires, des gens qui travaillent au club se transforme en fierté. »