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En un peu plus de 10 ans, l’histoire des Titis d’Or a offert son lot de rebondissements. D’Abdelaziz Barrada élu en 2007 à Arthur Zagré nommé en février dernier, les meilleurs espoirs du centre de formation ont donné, chacun à leur manière, des clés sur l’avenir des futures générations de Titis.
Barrada, à jamais le premier
Abdelaziz Barrada a une double particularité qui ne peut pas laisser de marbre les suiveurs du PSG : il est à la fois le premier Titi d’Or et le seul a avoir joué pour l’OM parmi les lauréats.
Celui qu’Angel Tores, son président à Getafe, décrivait comme un meilleur tireur de coup-francs que Cristiano Ronaldo et à qui José Mourinho aurait fait les yeux doux lorsqu’il était entraîneur du Real Madrid, a même affronté le PSG lors de la finale de Coupe de France 2016.
Aujourd’hui, «Abdel» a 30 ans appartient au club turc Antalyaspor. Peu utilisé en première partie de saison, il fut prêté en janvier dernier en deuxième division espagnole, au sein du Gimnàstic Tarragone où il ne fut guère plus à son avantage avec seulement quatre apparitions ne pouvant éviter la relégation de son équipe.
Ongenda, gare aux chemins de traverse
Double Titi d’Or en 2008 et 2011 – il n’y a pas eu d’élection en 2010 pour cause de transfert du siteinternet de l’association des Titis du PSG – et buteur lors du Trophée des champions 2013 à peine quelques mois après avoir signé son contrat professionnel et à seulement 18 ans, Hervin Ongenda semblait avoir une destinée toute tracée.
Et pourtant il est peut être le Titi d’Or à la carrière la plus surprenante. A 24 ans, Hervin Ongenda a déjà fréquenté cinq clubs, s’est retrouvé libre de tout contrat pendant plusieurs mois après un bref passage en première division néerlandaise où il n’a joué que 58 minutes en 7 mois et n’a participé qu’ à 35 rencontres depuis son départ du PSG en 2017.
S’il retrouve actuellement le sourire du côté de la Roumanie au FC Botosani et que sa carrière est encore devant lui, le cas Ongenda résonne comme un avertissement pour les Titis encore en formation.
Areola, la pugnacité
A l’inverse de Kingsley Coman, le Titi d’Or 2009, Alphonse Areola, a fait le choix de la persévérance. Décidé à s’imposer dans son club de cœur, le dernier rempart parisien a joué ses premières minutes sous le maillot rouge et bleu en mai 2013, soit quatre ans après avoir signé son premier contrat professionnel.
Il fait ensuite ses gammes via des prêts à Lens, Bastia puis Villareal de 2013 à 2016. Mais son retour lors de la saison 2016-2017 est accompagné d’un débat inattendu : la gestion des gardiens du PSG. Il est d’abord mis en concurrence avec Kévin Trapp (le gardien allemand arrivé de l’Eintracht Francfort à l’été 2015), puis avec Gianluigi Buffon la saison passée.
Mais Areola fait face. Un pari gagnant puisqu’il a joué en avril dernier son 100e match sous la tunique du PSG. Un chiffre loin d’être anodin.
Coman, la jurisprudence
Parmi les neuf lauréats, l’exemple le plus criant est celui du double Titi d’Or (2012 et 2013), Kingsley Coman. En quittant le PSG – club dans lequel il évoluait depuis l’âge de neuf ans – en juillet 2014 pour la Juventus Turin faute de temps de jeu, Coman a fait office de jurisprudence.
Depuis, le club a mis un point d’honneur a faire signer professionnel ses jeunes les plus talentueux et surtout à les intégrer dans le projet sportif. En atteste les parcours d’Adrien Rabiot ou Presnel Kimpembe qui ont cumulé à eux deux 338 matchs avec l’équipe une, à respectivement 24 et 23 ans.
Entre-temps, Kingsley a été finaliste de l’Euro 2016, aurait même pu être champion du monde l’an passé (mais faisait partie de la liste des onze suppléants pour cause de blessure). Il a surtout remporté quatre Bundesliga avec le Bayern Munich, deux coupes d’Allemagne, deux Supercoupes d’Allemagne, en plus des deux Serie A acquises avec la Juventus Turin et des deux titres de champions de France glanés avec le PSG.
Le public bavarois en fait le digne successeur de Franck Ribéry, parti à la retraite.
Diaby et Augustin, la nouvelle variable
Malgré un secteur offensif ultra concurrentiel, Moussa Diaby a su tirer son épingle du jeu pour entrer dans la rotation du onze de Thomas Tuchel la saison passée. Le Titi d’Or 2016 a notamment disputé 34 matches toutes compétitions confondues et s’est même distingué en possédant le meilleur ratio de passe décisive par minute jouée de l’élite.
En dépit de cela, Diaby a été vendu pour 15 millions d’euros au Bayer Lerverkusen le 14 juin dernier. Faisant ainsi les frais d’une nouvelle variable pour les jeunes du PSG : les contraintes du fair-play financier depuis les achats conjoints de Neymar et Mbappé à l’été 2017.
Un destin qui rappelle celui du Titi d’Or 2014, Jean-Kevin Augustin, parti au RB Leipzig il y a deux ans avec qui y s’est notamment illustré en Europa League marquant un but au passage face à l’OM.
Mais c’est surtout avec l’équipe de France Espoirs qu’il se fait davantage remarquer, en bien mais aussi en moins bien…
Lors de l’Euro des moins de 19 ans 2016, il inscrit un triplé contre les Pays-Bas en phases de poules lors d’une victoire des Bleuets (5-1). L’équipe de France remporte la compétition et « J-K » termine meilleur buteur avec 6 buts, dont le dernier lors de la finale contre l’Italie (4-0).
Le 2 septembre 2017, le joueur est exclu de l’équipe de France espoirs, après avoir eu une altercation avec le sélectionneur Sylvain Ripoll.
Odsonne Edouard et Yacine Adli, le temps de jeu avant tout
Depuis 2011 et le rachat du club par QSI, les Titis doivent composer avec une concurrence accrue. Chaque année l’effectif est extrêmement riche et, forcément, les places valent chères. Si bien que de nombreux Titis talentueux font le choix d’exporter leur talent hors du club, parfois avant même d’y avoir joué la moindre minute.
En janvier dernier Yacine Adli, Titi d’Or 2017, a par exemple quitté le club pour les Girondins de Bordeaux seulement six mois après avoir signé son contrat professionnel, où il n’a pas eu pour l’heure l’occasion de réellement démontrer toute l’étendue de son talent (2 titularisations en 7 apparitions en L1).
Dans la même lignée le Titi d’Or 2015, Odsonne Edouard, a été transféré au Celtic Glasgow le 15 juin 2018 sans n’avoir jamais étrenné le maillot du PSG en professionnel. Des décisions qui rappellent fortement celle prise par Kingsley Coman…
Un choix payant pour le natif de Kourou puisqu’il a inscrit 32 buts en 80 apparitions avec The Bhoys, devenant l’idole du Celtic Park et de ses 60 000 supporters.
Arthur Zagré, la bonne surprise ?
Pour lui tout reste à faire. Le Titi d’Or 2018, qui a signé son contrat professionnel en septembre 2018, devrait rapidement intégrer l’équipe première.
Arthur Zagré a déjà participé à l’avant-saison du groupe professionnel l’année dernière, a été surclassé avec l’équipe de France U19 et a également disputé l’UEFA Youth League l’an passé.
Le couloir gauche n’étant pas le poste le plus « bouché » de l’effectif, le natif de Neuilly-sur-Seine pourrait bien être la belle surprise de cette saison 2019/2020.
Inutile de rappeler qu’un joueur non élu Titi d’Or peut se révéler par la suite au plus haut-niveau comme le prouvent, entre autres, les carrières d’Adrien Rabiot et du champion du monde Presnel Kimpembe…
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