Publié le
De ses jeunes années américaines, Timothy Weah a conservé sa spontanéité et son franc-parler. L’attaquant de 19 ans, sous contrat à Paris et actuellement en prêt au Celtic Glasgow, a accepté pour la première fois de se confier en longueur dans un média français. Il évoque pour Le Parisien avec passion son incompréhension face à l’attitude du PSG après un été réussi, mais aussi son statut de « fils de George Weah », ex-Ballon d’Or et président de la République du Liberia.
« Ça se passe très bien. Les joueurs et le coach m’ont accepté très vite. L’intégration a été facile, parce que je parle anglais. Je continue de parler français avec Odsonne Edouard, Dedryck Boyata, Olivier Ntcham… Les gens sont vraiment très gentils et agréables. C’est facile pour moi là-bas. Je vis des choses incroyables grâce au foot en ce moment. Il y a une atmosphère extraordinaire au stade. À Paris c’est un peu la même chose, mais il y a un truc différent au Celtic Park, qui est un vieux stade. Je n’ai jamais vu ça. L’équipe tourne bien. Je suis content d’être à cet endroit, c’est un très bon choix. »
« Ça faisait six mois que je n’avais pas discuté avec le coach. Je ne savais pas comment ça se passait. On a pris la décision de partir en prêt. J’ai parlé avec Antero Henrique et Maxwell avant de partir. Ils m’ont dit que c’était une très bonne idée. Ça se confirme maintenant, je progresse, c’est très bon pour moi. »
« Oui, on ne m’a rien dit après l’été. Comme si je n’avais jamais joué avec l’équipe. J’ai d’abord été envoyé avec la réserve pendant deux semaines, puis on m’a dit que je progresserais mieux en m’entraînant avec les pros. Je n’ai pas parlé avec le coach, ni avec personne. Ça s’est passé comme ça. Je n’ai pas compris pourquoi je ne jouais pas. En début de saison, ça s’est très bien passé contre le Bayern (en amical), et j’ai marqué dans le Trophée des champions contre Monaco. Je me sentais bien. Et d’un coup, je n’étais plus là. »

« Oui, je pense que c’est ça. À ce moment-là, le coach m’a dit qu’il l’avait acheté pour être la doublure d’Edinson Cavani. »
« Ici, ce n’est pas la même chose. Je suis considéré comme Tim Weah, joueur. Mon père n’a pas joué ici, de ce fait, les gens ne parlent pas trop de ça. Ils savent que mon père était un grand joueur, qu’il a fait de grandes choses, mais ils sont simplement contents que je sois là. »
« Ça ne me dérangeait pas qu’on me considère comme ça. J’étais toujours concentré sur le foot, sur ce que je faisais sur le terrain. Ça ne change rien pour moi. Je suis fier de mon père, je ne peux pas dire l’inverse : il a tout fait dans sa vie et j’ai envie de suivre ses traces. J’ai envie que les gens disent : « Waouh, Tim Weah a suivi son père, c’était un grand joueur. » »
« (il rigole). Les deux ! Mon père a travaillé pour réaliser ces deux choses. Quand j’y pense, c’est incroyable. Depuis que j’étais petit, il voulait être président du Liberia. J’ai grandi avec ça et du coup ça me semble normal. »

« Oui, avec mes parents, on se parle tous les jours. La différence, c’est seulement que, maintenant, il est président et qu’il travaille un peu plus. Chaque soir, je discute au téléphone avec lui et avec ma mère. Mon père ne me donne pas vraiment de conseils, il me dit juste que je suis fort et que je dois jouer mon jeu, m’exprimer sur le terrain. C’est plutôt ma mère qui me dit les choses. Elle connaît bien le foot. »
« On sait tous que le PSG est un très grand club. On a pris la décision avec ma mère de signer à Paris parce que mon père y avait joué, parce que j’avais de la famille sur place et parce qu’elle savait que le président était quelqu’un de bien. J’ai toujours voulu y jouer. Quand je suis arrivé, il y avait Zlatan, Di Maria, Thiago Silva. Des joueurs que je regardais à la télé. Pour moi c’étaient des modèles. »
« Mon père, forcément. Et puis il y avait Neymar, c’était lui mon idole. Quand je me suis entraîné avec lui pour la première fois, c’était fou, j’ai réalisé mon rêve. Imagine, à 18 ans, tu as déjà cette opportunité, c’était incroyable. »
« Oui, je garde contact avec quelques coéquipiers, chez les pros ou en réserve. J’ai toujours mes potes là-bas. Le club ne m’appelle pas directement, mais il suit la manière dont mon prêt se passe par l’intermédiaire de Badou (NDLR : Badou Sambagué, son avocat). »

« On ne sait jamais, on verra après la saison. On va en parler avec Badou. »
« Franchement, je ne sais pas. Tout le monde a sa vie. Je crois que c’était bien pour eux. Pour l’instant, je ne suis pas très sûr de ce que je ferai, on va en discuter. »
« Non, n’y a aucun problème avec le PSG. Jamais. Paris a tout fait pour moi, j’y suis resté 4 ans. J’ai kiffé et je kiffe toujours le PSG. Le président est incroyable et les joueurs sont mes frères. C’est comme ça dans le foot, parfois tu tombes sur des choses que tu ne contrôles pas. »
« Oui, c’est toujours mon objectif. Je pense que si je travaille, je peux trouver ma place. Pour le moment, c’est un peu dur, parce qu’il y a les grands, mais j’y pense toujours. Je ne vais jamais lâcher. Ça dépend de la confiance du coach. S’il n’y en a pas, je ne trouverai pas ma place, donc on verra. »
« Ça n’a rien à voir avec le chemin de mon père. C’est un objectif parce qu’il y a de grands joueurs : Neymar, Cavani, Mbappé… Si à l’âge de 19 ou 20 ans, tu arrives à gagner ta place à Paris, c’est quelque chose de ouf. Ça montrerait aussi que la formation est très bonne à Paris et que tu peux faire ton chemin. »